Sisyphus wins, mixed media . © Marcus Ebener

Sisyphus wins, mixed media . © Marcus Ebener

Sisyphus wins, mixed media . © Marcus Ebener

Sisyphus wins, mixed media . © Marcus Ebener

Sisyphus wins, mixed media . © Marcus Ebener

Sisyphus wins

Une pierre a été poussée et roulée le long de la façade avec un immense effort puis bloquée en l’air à l’aide d’une barre métallique, défiant ainsi la gravité de manière absurde. Coincée entre la rue et le mur massif des salles de sport, cette pierre brave la pesanteur, évoquant l’envol d’un saut à la perche. La verticalité du pilier métallique, pliant sous l’effort, symbolise la puissance nécessaire pour la réalisation de nos rêves.
On ne peut rouler sa pierre sans penser au mythe de Sisyphe. Le héros, condamné à un destin tragique, poursuit sa tâche avec acharnement, trouvant dans ce rituel une prise de conscience de sa condition. « Son destin lui appartient. Son rocher est sa chose » cite Albert Camus. A cela il ajoute: « la lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un coeur d’homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux. »
Et si Sisyphe coinçait sa pierre par une ultime ruse et brise ainsi l’objet central du mythe? Le héros brille par son absence et la pierre esseulée ne roulera plus jamais. Est-ce que Sisyphe triomphe?